Goldorak Go !... Gogo fulgure aux contrefaçons !

Eh oui ce bon vieux robot de notre enfance que l’on attendait tous en tant que collectionneur nostalgeek d’animés japonais est sorti en France en DVD il y a quelques années et on peut encore se le procurer, bien que ce soit une contrefaçon, sur divers sites, où le recel de bien de contrefaçon, pouvant être lourdement condamné par 500000 euros d'amende et 5 ans de prison dans le cas d’une bande organisée, ne semblent pas les inquiéter outre mesure, même en les signalant…

En effet m'inscrivant hier sur le Bon Coin quel ne fut pas ma surprise de découvrir 4 pages de DVD de Goldorak!

Mais ce site que l’on croît français serait plutôt maltais…
Ainsi, même après de brèves explications en signalant ces annonces, la sourde oreille est plutôt de mise:
"Bonjour,

Il est possible que cette annonce soit abusive mais nous n'avons pas suffisamment d'éléments pour la supprimer.
Vous êtes libre de ne pas donner suite si vous ne le souhaitez pas."

et bizarrement un peu plus d'une page sera tout de même supprimée...

Pourtant aujourd'hui je découvre encore trois pages...

Par exemple: http://www.leboncoin.fr/dvd_films/387768538.htm?ca=7_s#

Coffrets DVD Goldorak

Mise en ligne par xxxxx le 2 novembre à 22:02.

Prix :	50 €
Ville :	Riedisheim
Code postal :	68400

Description :

2 coffrets de 10 DVD Goldorak épisodes 1 à 52, original
très bon état : visionnés 1 ou 2 fois
version française 

Sot dit en passant, il n'y a pas si longtemps sur un site "sérieux" on en trouvait aussi:

Et bien entendu on ne s'étonnera pas de trouver ces coffrets sur la plaque tournante mondiale de la contrefaçon:
http://dvd-cinema.shop.ebay.fr/DVD-Cinema-/11232/i.html?_nkw=goldorak+dvd

En tout cas, c’est l’occasion de faire un retour sur cette histoire passionnante :

En 2004, sortent les DVD Japonais de l’ennemi juré de Vega.
D/Visual annonce alors qu’il travaille avec Toei Animation et Dynamic Planning afin de proposer à la vente des DVD en Europe.

En Novembre 2004, DI (Déclic Image) signe un accord de principe avec la société RCP (Rouge Citron Production) et verse un acompte de 500 K€ sur les 3 M€ prévus.
Cet accord de principe prévoit que cet acompte devra être remboursé au cas où RCP n’obtiendrait pas les droits.

En Juin 2005, DI découvre qu’il y a un problème avec RCP qui s’apprêterait à sortir les DVD sous son propre label…

Passons les démêlés entre DI et RCP, le 24 Août 2005, DI sort deux coffrets de chacun 26 épisodes de Goldorak sans copyright de la licence Goldorak et sans non plus le logo de RCP ce qui agite quelque peu les suspicions que l’on verra sur divers forums spécialisés.

Le 30 Août 2005, RCP annonce dans un communiqué officiel que les DVD de Goldorak sont illégaux et qu’une saisie d’échantillon a eu lieu au magasin de MD (Manga Distribution).
En effet, RCP n’a jamais obtenu les droits (DI a refusé le remboursement de l’acompte) et ils ne leur ont jamais livré les masters de Goldorak.

En attendant les coffrets se vendent comme des petits pains…

Le 22 Septembre 2005, la société QQL qui réalise les duplications de DVD pour DI reçoit un référé ne l’autorisant pas à livrer les DVD.

Le 5 Octobre 2005, la justice refuse à TA (Toei Animation) la procédure d’urgence visant à bloquer les ventes, en attendant le jugement...

Le 5 Novembre 2005, MD fait paraître une publicité dans Télé Star avec le 3^ème coffret de la saga. Le 7, TA assigne en justice de nombreuses enseignes de distribution. Le 28 Novembre, DI et MD sont condamnés en première instance pour contrefaçon.

Les coffrets sont donc retirés de la vente car l’exécution provisoire est accordée à TI, soit l’appel n’est donc pas suspensif et donc applicable immédiatement.

Au final, le tribunal de Grand Instance de Paris a condamné les sociétés DI etMD à payé à TA :
2 M€ pour contrefaçon et 4M€ pour concurrence déloyale.

Pour la société Dynamic Planning : 400 K€ pour contrefaçon et 800 K€ pour concurrence déloyale.

Le tribunal a également ordonné le retrait de la vente des coffrets DVD afin qu’ils soient détruit avec une astreinte de 500 K€ par jours et fait interdiction à DI et MD de poursuivre la vente sous astreinte de 2 K€ par objet.

En appel la première instance fut cassée et en cassation le jugement en appel fut cassé pour en revenir au jugement de première instance.

Moralité : l’affaire juteuse (toujours le cas en matière de contrefaçon) se solde par une condamnation exceptionnellement lourde pour DI et MD.

Et pour conclure, qu’en sera-t-il pour le Bon Coin ou ebay si TI décidait de s’intéresser à eux ?...