Buzz it
On nous avait annoncé 2013 comme l’année de la SF…
Alors pour le moment, je restais un peu sur ma faim quand ce n’était pas seulement la fin…
En effet, m’étant mis sous la dent jusqu’à présent, Iron Man 3, suite à la réussite des Avengers de Joss Whedon; ma déception fut à la hauteur de mon attente malgré un second opus qui était finalement bien plus mauvais.
Ensuite ce fut Upside Down, un film avec un excellent
postulat, "Roméo et Juliette" vivent dans deux mondes aux gravités
inversées qui malgré une richesse visuelle à la Inception, excelle surtout dans la
gravité des deux protagonistes dont leur love story a peine à se crédibiliser
faute à un script trop léger où les mécanismes dramaturgiques sont dénués de
sens et de vérité… Moi qui espérait ressortir la tête à l’envers, ça ne m’a
remis que les idées à l’endroit : « Hollywood arrive toujours avec d’excellentes
idées et des prouesses techniques et visuelles magnifiques à faire de la merde ! »
.
Puis est arrivé le second reboot de J.J. Abrams avec son Star Trek Into Darkness qui n’est pas foncièrement mauvais mais qui a tout de même un air de déjà-vu et n'apporte rien de plus à la franchise. J’ai finalement préféré le premier opus, d’où ma petite déception.
Et enfin l’After Earth de M. Night Shyamalan, réalisateur si prometteur ( Le Sixième Sens, Incassable et l’excellent Signes) qui se transforme ici en un véritable imposteur avec un Will Smith et son fils qui ne sont absolument pas concernés par l’affaire tant ils sont confondants de nullité dans l'interprétation de leurs personnages, au milieu d’un script vain et inutile desservi par des créatures en CGI qui ont dû être fait sur un amiga 500…
C’est finalement un peu à reculons qu’hier soir je me décidais à franchir le pas de mon multiplex pour me vidéoluder d’encore un remake/reboot (décidément, la grève des scénaristes doit continuer…), le Man of Steel de Zack Snyder.
Alors il est vrai qu'on pourrait donner le bon dieu sans confession au réalisateur américain qui n'a de cesse, depuis son premier métrage, le remake du Zombie de Romero, l'Armée des Morts, de nous servir des films intelligents et spectaculaires.
Cependant je ne pouvais pas non plus oublier les premiers Superman (essentiellement les deux premiers, ceux des deux Richard, Donner et Lester), de mon enfance avec l'inoubliable Christopher Reeve dans le rôle titre, qui certes envoyaient du lourd à l'époque mais qui est bien désuet aujourd'hui...
Mais le doute provenait surtout de la daube intersidérale de celui réalisé par Bryan Singer en 2006...
Enfin, la fête du cinéma à 3€50 la place (en 2D; toujours un peu peur, ai-je de me faire saigner les yeux avec la 3D...) m'a convaincu de ne pas le télécharger sur internet dans une version russe sous-titrée en turc !
Et bien ce fut finalement une très bonne surprise:
Les scènes d'introduction sur Krypton côtoient le génie visuel d'Avatar.
Le reste du film est intelligemment découpé pour suivre l'histoire du super-héros en intégrant des flash-backs, de son enfance à Smallville, utiles à la narration.
Henry Cavill dont je pensais qu'il n'aurait pas sa place dans le pyjama bleu encapé de rouge, est tout a fait dans son rôle. De surcroît il a même pensé à mettre son slip rouge criard sous son costume !
Ce qui m'amène d'ailleurs à trouver que ce Superman a définitivement du "steel" et qu'il mériterait une petite statuette dorée pour la meilleure création de costumes qui sont inventifs pour le conseil de Krypton, même si l'on ne peut s'empêcher de penser à ceux de Dune et pour les combinaisons et armures des insurgés à la botte du Général Zod.
Voyez avec quelle aisance je fais mes enchainements, puisque la réussite du film d'un super-héros tient essentiellement au talent de l'acteur censé incarner le super-vilain!
En l'occurrence il s'agit ici Michael Shannon dont le charisme et la justesse de son jeu d'acteur sied parfaitement au personnage.
On peut ainsi dire que le père Zack a aussi particulièrement réussi son casting, avec des stars tels que Russel Crowe et Kevin Costner pour incarner les deux pères de respectivement Kal-El et Clark Kent, Amy Adams dans le rôle de Loïs Lane qui fait une composition bien différente de la journaliste pugnacement carriériste et égoïste à la Audrey Pulvar, dont ses ainées avaient fait leurs marques de fabrique et enfin Diane Lane, que l'on ne présente plus, dans le rôle de Martha Kent, la mère adoptive de Superman qui joue sur la même corde "sensible" que la Tante May de spiderman.
Enfin, ce qui ne gâche rien, l'action est au centre de tout le film et est réalisé avec virtuose et frénésie (peut être là un peu trop, tant il est parfois difficile de suivre une scène, notamment l'affrontement final entre Zod et Superman dont le jeu Injustice s'est particulièrement inspiré).
Au final il en résulte un très beau spectacle que je vous conseille de découvrir sur une grande toile, en 2D, car effectivement je ne pense pas que la 3D apporte quelconque valeur ajoutée au film, voire même le contraire.
Ainsi donc, Zack Snyder, avec ce DC Comics met la barre vraiment très haute en ce qui concerne le film de super-héros dont Marvel avait le quasi monopole si l'on excepte la réussite des Batman de Christopher Nolan, et ouvre la voie à un Justice League de bonne augure qui ne semble toutefois pas encore d'actualité puis qu'avec le moyen Green Lantern, il va falloir encore attendre un Wonder-woman, un Man of Steel 2 (j'espère avec Doomsday pour pouvoir obtenir au moins la même puissance que le premier) et certainement au moins un Teen Titans avant d'aller botter le cul de l'omniprésence des Avengers dont la suite ne devrait plus tarder à pointer le bout de son nez.
En attendant, on peut garder espoir (signification du S de Superman) que ce soit aussi le même S de la SF afin que Pacific Rim, le nouveau Wolverine et le prochain Riddick puissent relever le niveau des films de science fiction déjà sortis cette année dont le Man of Steel est sans nul doute le "maître étalon" dont il faut s'inspirer !
