Oulala, mes petits doigts fébriles, l'ouvrent avec appréhension... Pourtant pas de litige à l'horizon, pas d'acheteur indélicat m'ayant fait des histoires récemment, mais sait-on jamais...
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Ainsi, hier soir après une rude journée de fainéante passée à rêvasser au soleil et une soirée à me badigeonner de biaphine, ne trouvant le sommeil, j'enfourne la galette dans le lecteur portable prévu à cet effet, vautré dans mon lit, avec du popcorn...
Quoi de mieux que le popcorn pour accompagner goulument cet OFNI (Objet Filmique Non Identifié)?!
Des cahuètes! Oui, mais c'est quand je regarde les matchs de l’Équipe de France et n'y voyez pas un sous entendu scabreux sur les choix du sélectionneur et de certains propos "sortis de leurs contextes", pas le genre de la maison...
Non, c'est juste une vieille habitude, les cacahuètes pour le foot, le Popcorn pour les films et d'autres substances addictives (toutes licites, je tenais à préciser!) selon les cas...
Mais STOP! Je raconte ma vie, alors qu'il faudrait parler du film de Quentin Tarantino. Oui car Pulp Fiction c'est le second film de ce Grand Monsieur du cinéma outre atlantique.
Et quel Monsieur! Né de l'union improbable d'un père irlandais d'origine italienne et d'une mère ayant des descendants cherokee, Quentin de Knoxville (ville souvent cité dans ces films, NDLR), à ne pas confondre avec Quentin de Montargis, passera de petits boulots en petit boulots (pour l’anecdote il travaillera dans un cinéma porno à 16 ans), pour finir par trainer ses guêtres dans un vidéoclub, où il commencera à écrire divers scenarii...
... Et fan de Cinéma, Tarantino en est un sacré, plus particulièrement de la blaxploitation et de Kung-fu (surtout du Kung-Fu avec le Kung-Fu, scarabée des scarabées qu'il n'aura la chance de faire tourner que dans Kill Bill...) , mais sans jamais faire preuve de sectarisme puisque ce film est produit par sa boite Bande Apart en Hommage au Bande à Part de Jean Luc Godard, qui en dit long sur sa culture cinématographique venant de tous pays et toutes cultures...
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Et pour en revenir au film Pulp Fiction, même si l'on met de coté l'histoire dans l'histoire intrinsèquement liée au personnage qui en est son réalisateur (soit un génie pour ses fans ou un opportuniste usurpateur pour ses détracteurs), comment ne pas kiffer sur ce casting de stars?!
Pour ceux que je n'ai pas encore cité, Uma Thurman dans le rôle de Mia Wallace en femme fatale (quelle actrice!), épouse de Marsellus Wallace interprété par Ving Rhames (quel enculé... Faut avoir vu le film pour comprendre la blague pourrie dans tous les degrés de compréhension possible et inimaginable!), Tim Roth (un génie de la comédie trop peu exploité par le cinoche de l'Oncle Sam à mon goût...), Rosanna Arquette (égale à elle même ici encore...), etc.
Et il aurait pu être différent car le rôle de Travolta était initialement prévu pour cette vieille trogne de Michaël Madsen (le Mr Pink de son vrai nom Vic Vega non révélé dans Reservoir Dogs, qui découpe l'oreille du policier Marvin Nash, dans un pas de danse d'anthologie sur une musique des Stealers Wheels; encore une scène culte...) qui retenu sur d'autres calendriers de tournages n'aura pu endosser ce rôle...
Également, le rôle de boxeur en fin de carrière qu’interprète Bruce Willis avait été pensé pour Sylvester Stallone... Bien mal en pris qu'il en ait été ainsi finalement...
Comment aussi ne pas kiffer sur la B.O?! Ici pas de Jerry Goldsmith ou de John Williams, mais juste une intelligence du choix des soundtracks qui collent magnifiquement au film et les influences musicales sont toutes autant variées que celles qui font de Pulp Fiction un Mexican Stand-off du cinéma!
Ce qui n’emmène tout droit à la conclusion de cet article, car nul ne peut gagner avec Pulp Fiction, ni avec Tarentino... Enfin quoique...
Car, que vous aimiez ce film ou pas, vous ne pouvez pas tout comme moi, ne pas y reconnaître une forme d'intelligence ou d’irrévérencieux pied de nez au cinéma conventionnel.
Certes, Tarantino n'a rien inventé, mais c'est tellement tout approprié...
Et d'autres articles pourraient parler de son univers récurrent que ce soit dans sa façon de faire du cinéma, que ce soit au niveau de sa mise en scène, sa direction d'acteur, de ses choix intemporels, de la non linéarité de ses montages qui pourtant ont la linéarité de l'émotion et la vérité de la fiction, des clichés et gimmicks qu'ils nous assènent de film en film sans pour autant qu'ils soient identifiés comme tels, etc.
Non pour moi Quentin Tarantino est un OVNI du paysage cinématographique comme pouvait l'être certains de ses illustres prédécesseurs tel que Stanley Kubrick, pour ne citer que lui.
D'ailleurs ce film a obtenu la récompense suprême, avec la palme d'or du festival de Cannes de 1994!
Et pour l'anecdote quand Quentin Tarantino l'a reçu, il a été accueilli par les sifflets d'une femme dans le public dont il a répondu d'un simple doigt d'honneur...
Voilà ce qui finalement résume parfaitement le cinéma de Tarentino, le doigt d'honneur à la consensualité d'un "Cinéma Chiant de Papa" dont il sait en tirer le meilleur pour faire en sorte que cela ne laisse personne indifférent à ses œuvres filmographiques dont Pulp Fiction est sans nul doute son mètre étalon!